s'insinuant dans les feuilles paisibles,
petit roi frissonnant
sous la jeune lumière...
Nous l'avions oublié,
il faut aussi
ne pas nous inquiéter.
Pascal Riou, Comme en un jour, Cheyne, Manier-Mellinette, éditeur, p.14
Car les mots
- pour peu qu'un vent les brasse
au-delà de nos prises-
ne sont qu'un pur salut rendu au monde,
pour que vive, affranchi,
tout ce qu'aveugles nous prenions de la terre
et du temps.
ibid p.17
Que se lève et s'endorme la parole
où vibrent bien distincts
le râle et le soupir, l'échec
et puis la grâce,
et toi ma grande nuit
qu'entre eux deux tu te glisses
et nous bénisses enfin.
ibid p.20
Serons-nous un jour sages et sereins,
notre lion pacifié à nos pieds ?
Serons-nous, disant à voix heureuse
comme on emplit des verres :
"Chaque année, chaque instant
est un don d'éternité
dans le souffle qui fait les mondes;
nos yeux seuls étaient endeuillés,
le royaume, depuis toujours,
est au milieu de nous."
ibid p.p.40/41