Notre mémoire vit entre les branches
du monde, ses anfractuosités,
dans le fruit scellé du cyprès
et sa discrète ressemblance
avec la coquille d'un escargot qui sommeillait
quand mon enfant avait l'âge de désirer
traverser tout un jardin, un pré
pour aller, pourvu que ce fût ensemble,
jusqu'au mur de pierres contempler
l'animal qui toujours se dérobait.
L'enfant ne me prend plus par la main,
elle m'a laissée au bord du temps
et du souvenir recueilli
au hasard du monde, dans un fruit.
Judith Chavanne in De mémoire et de vent, L'herbe qui tremble, p.20, 2O23
D'où vient parfois notre seule espérance?
Un petit pied de rosier et sa fleur rouge intense.
On s'entoure, comme si c'était d'écharpes, de signes venus des amis.
*
C'est la neige qui s'assoit sur la balançoire. Puis le soleil.
ibid p.37