Port des Barques
vendredi 24 mai 2019
Silvia Baron Supervielle, en hommage à toutes les mères
à ma mère enfin aujourd'hui
dédier ces lignes fragiles
qui se vident goutte à goutte
de leurs pauvres prières vaines
ces pensées qui survolent
sa photographie et se retirent
ce rêve indemne incapable
de concevoir tant de beauté
ces heures qui me renvoient
à sa présence impalpable
et à la réalité de son absence
ce sourire qui vient du sien
de son regard limpide offert
à la conversion de l'au-delà
ce silence donné en partage
qui n'a pas de souvenir
alors que son sang coule
dans le mien ébloui
in Sur le fleuve, Éditions Arfuyen, 2013, p.43
Ce poème s'avère parfait pour fêter, ce prochain dimanche, toutes les mères du monde, y compris les absentes ou les disparues.
une rumeur de feuilles
remue dans mes yeux
empêchés jusqu'au bout
de voir ou de savoir
tandis que j'entends
entre des sons égarés
incapables de revenir
la plainte du temps
dans les arbres
ibid p.17
La sobriété du ton ajoute à l'intensité du sujet. Merci au grand poète qu'est Silvia Baron Supervielle de nous partager cet instant.
Pour en savoir davantage sur l'auteur, je vous invite à lire ou relire sur Le Temps bleu un article qui lui est consacré. Il vous suffira de cliquer sur ce lien et de patienter un peu avant qu'il s'ouvre :
http://lintula94.blogspot.com/2018/06/sylvia-baron-supervielle-ou-sen-va-ce.html
Vous y trouverez également en annexe plusieurs autres articles rédigés à son propos .
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