Port des Barques

Port des Barques

vendredi 29 décembre 2017

Saint - John Perse, en hommage à la beauté du monde

        

                       Oiseaux

                            IX

             D'une parcelle à l'autre du temps partiel, l'oiseau,
         créateur de son vol, monte aux rampes invisibles et
         gagne sa hauteur...

             De notre profondeur nocturne, comme d'un écubier
         sa chaîne, il tire à lui, gagnant le large, ce trait sans fin
         de l'homme qui ne cesse d'aggraver son poids. Il tient, de
         haut, le fil de notre veille. Et pousse un soir ce cri d'ailleurs,
         qui fait lever en songe la tête du dormeur.

              Nous l'avons vu, sur le vélin d'une aube; ou comme il
         passait, noir – c'est-à-dire blanc – sur le miroir d'une
         nuit d'automne, avec les oies sauvages des vieux poètes
         Song, et nous laissait muets dans le bronze des gongs.
              À des lieux sans relais il tend de tout son être. Il est
         notre émissaire et notre initiateur. " Maître du Songe,
         dis-nous le songe !..."

               Mais lui, vêtu de peu de gris ou bien s'en dévêtant,
         pour nous mieux dire un jour l'inattachement de la
         couleur – dans tout ce lait de lune grise ou verte et de
         semence heureuse, dans toute cette clarté de nacre rose ou
         verte qui est aussi celle du songe, étant celle des pôles et
         des perles sous la mer – il naviguait avant le songe, 
         et sa réponse est : "Passer outre!"

                De tous les animaux qui n'ont cessé d'habiter l'homme
         comme une arche vivante, l'oiseau, à très longs cris, par
         son incitation au vol, fut seul à doter l'homme d'une
         audace nouvelle.

         in Saint-John Perse, Œuvres complètes, La Pléiade, 1986, p.419
 
Pour clôturer l'année qui s'achève, je vous partage en hommage à la beauté du monde ce texte de Saint John-Perse, que Braque illustra de ses célèbres Oiseaux.


         Bibliographie :
  • Saint - John Perse, Œuvres complètes, in La Pléiade, 1986
         sur internet :

vendredi 22 décembre 2017

Alain Fabre-Catalan et Eva-Maria Berg Une parole offerte à l'espérance




         des arbres bordent
         le cortège d'un deuil
         qui ne finit pas
         toujours sans cesse
         une feuille se détache
         brusquement
         dans le blanc
         les yeux
         se noient sans
         jamais parler
         de couleur ni
         jamais pouvoir
         crier

         Éva-Maria Berg in Le voyage immobile, éditions du Petit Véhicule 2017, p.44

  Lors de ce voyage immobile, Alain Fabre-Catalan et Eva-Maria Berg choisissent de mettre des mots,
  chacun dans sa langue, sur ces hauts lieux du souvenir qu'ont été les camps d'expérimentations
  et d'exterminations nazis, durant la dernière guerre.
  Il en découle une magnifique suite de textes, qu'illustrent, comme autant de fumerolles où
  s'agrippent les corps absents, de superbes dessins de Jean-Marie Cartereau.

 
         Flammes levées
         vers les plus hautes feuilles,

         un ultime éblouissement assiège l'horizon.

         Alain Fabre-Catalan, in Le voyage immobile, éditions du Petit véhicule 2017, p.22

   À les lire, je me suis retrouvée soudain par la pensée en Alsace en 1968, juste à
   quelques kilomètres de Strasbourg, dans la chambre d'expérimentations médicales,
   carrelée de blanc, du camp allemand d'extermination et de travaux forcés du Struthof
   à écouter les commentaires du guide d'alors, qui n'était autre que l'un de ses anciens rescapés.
 
  En ce lieu, qui paraissait d'autant plus cynique que le paysage alentour était d'une sublime et
  sauvage beauté, l'indicible témoignait de ce qui fut sans mesure...
  Notre petit groupe se trouvait confronté pour la première fois aux vestiges d'un meurtre de masse
  accompli sur notre propre sol et dont nous n'avions pas eu connaissance jusqu'alors.
  De jeunes visiteurs allemands étaient également présents dans cette salle, qui furent pris d'un rire
  nerveux et glaçant. Il nous arrive de rire pour masquer notre émotion...
  Les poèmes  d'Eva-Maria Berg  et d'Alain Fabre-Catalan, par le duo accordé et respectueux qu'ils
  instaurent, viennent balayer ce souvenir choquant.
 
         se taire

         que les voix éteintes
         résonnent encore

        

         aller sur leurs traces
         celles qui
         sont éteintes
         les pieds
         brûlants et
         les yeux
         brouillés
         en face
         du ciel

         in Eva-Maria Berg, p.p.47.48

         Contre le feu de l'oubli,
         la litanie des noms est la seule réponse

         ibid Alain Fabre-Catalan, p.14

         Pas même l'envolée d'une phrase
         ne saurait les tirer du néant,

         de l'indicible vertige qui ravine le ciel
         à la cime des bouleaux.

         ibid Alain Fabre-Catalan, p.21

         qui encore et
         encore disperse
         les feuilles
         pour donner
         de l'espace à
         la nouvelle saison

         ibid Eva-Maria Berg, p.49

 Le temps d'émettre des vœux approche,  je formule, ici, les miens :

Que la nouvelle saison soit celle du respect de l'autre et de l'entente cordiale dans laquelle nos pays réciproques se sont depuis engagés.

Que les auteurs courageux de ce long et vibrant poème qu'est Le voyage immobile, rédigé à quatre mains, trouvent un large écho à leurs voix et en éprouvent un profond apaisement.
Que leur geste conjoint prenne toute sa dimension aux yeux du monde : si en 2017, un poète catalan d'origine, né en 1947 dans les Pyrénées-Orientales, et une poétesse allemande, née à Düsseldorf après la dernière guerre,  choisissent délibérément d'exprimer dans un même livre leur désir de survivre au désenchantement du monde, c'est bien dans l'espoir de voir la paix triompher des cendres et brouillards.

bibliographie :
  • Le voyage immobile, Alain-Fabre Catalan et Eva-Maria Berg, dessins de Jean-Marie Cartereau, 2017
sur internet :


vendredi 15 décembre 2017

Guy Goffette, un jour un poème




         Le noyer d'hiver

         Mais il y a tant à faire et déjà le voisin
         scie la forêt par cœur. Au pré les vaches boivent
         le lait du ciel et les moineaux soignent le vent.

         Il y a tant à faire et tout va se défait.
         Le fil bleu de ta vie, dans quelle cuisine d'ombres
         l'as-tu laissé se perdre, lui qui te menait doux

         comme ces mots sans voix à l'envers des poèmes ;
         ou si c'est une femme là-bas derrière la mer
         qui le porte à son doigt, et chacun de ses gestes

         – elle pose le café sur la table deux tasses
         puis s'arrête, car elle est seule aussi – et chacun
         de ses gestes rejoint ton front contre la vitre

         qui regarde la mer monter à l'horizon
         où il n'y a rien d'autre qu'un vieux noyer d'hiver
         et qui étreint du bleu, et qui étreint du bleu.

         in Le pêcheur d'eau, Gallimard, 1995, p.46

Tous les jours sont bons à lire un poème sous le motif qu'on confonde les jours ou que le ciel soit trop bas ou que le temps passe trop vite...
Ces jours-là, je reviens toujours à l'un de mes auteurs préférés et à ce que j'écrivais de lui, faites-en autant !

http://lintula94.blogspot.fr/2016/07/guy-goffette-entre-lencre-et-les-etoiles.html

vendredi 8 décembre 2017

Jean-Pierre Lemaire pour marcher sur la mer



               Un chemin de bateaux, de draps frais et de maisons ouvertes,
               où des pas phosphorescents me précédaient la nuit. La fin était
               en pente douce. De loin en loin, il y avait des hommes-portes,
               des hommes-fenêtres, à travers lesquels on apercevait le monde.

               in L'armoire aux tempêtes, éditions Le Bateau Fantôme, 2016, p.15

         Revenant du large, par un incroyable chemin à flanc de vague, le lieutenant de L'Armoire
         aux tempêtes a mis vingt ans à sortir de la pluie, l'homme grave qu'il est devenu cherche lors
         d'un dialogue intérieur à relire le passé et donner sens à l'avenir :

                Le lieutenant :
        
                Là-bas, il n'y a pas de vie. Rien que des gouffres et du vent.
                Je ne sais même pas comment j'ai traversé. Sans doute l'ouragan
                Qui m'a ramené était-il plus fort que celui qui m'avait emporté.

                 ibid p.9

                L'homme :

            – Qu'as-tu vu au large, dans la pluie ? Si tu te souviens, tu m'éviteras peut-être de partir.

                ibid p.9

               Le lieutenant :

            – Au fond de la pluie, il y avait une face ruisselante, un visage aux yeux et aux lèvres fermés,
              noyé de souffrance mais vivant.
              (...)
              Il ne disait rien, mais son silence signifiait quelque chose.
              (...)
              Quelque chose comme "Je suis là".
           
               ibid p.p: 9/10

         In extrémis, une femme entre, qui s'écrie : "Ah! L'armoire aux tempêtes est ouverte...
         Tu penses donc toujours à la Marine?"...
         Suit la question essentielle, celle qui peut mettre un terme à d'inutiles tourments :
          "Est-ce que tu m'aimes? Ou bien es-tu encore là-bas ? "
         L'homme y répondra alors :"Je suis là-bas et je t'aime. Donne-moi la main pour marcher sur la
         mer".

          Être là pour l'autre au bon moment, l'amour tient souvent ce rôle :
         
         
              Ce soir, le soleil passe à travers nous. Mon corps transi depuis des mois commence à
              se réchauffer.

              ibid p.15

         Écrire, comme aimer, reste un risque à courir et, contre vents et marées, une belle façon
         d'aller de l'avant.
         Ce petit livre, qui tient dans la paume d'une main, témoigne d'une densité poétique rare,
         sans doute nous vient-il des souvenirs du marin que fut un temps son auteur.
         Pour en savoir davantage relire l'article indiqué ci-dessous, paru sur Le Temps bleu, en 2016.
          

Bibliographie :
  • L'armoire aux tempêtes, Jean-Pierre Lemaire, éditions Le bateau fantôme, 2016
sur internet:

  

        

vendredi 1 décembre 2017

Fabienne Verdier ou l'esprit caché des choses





 
  
 
         Je compare la vie d'un homme à la terrifiante beauté d'un bonzaï ou d'un vieux pin
         sur les récifs en bord de mer, qui a pris les plis du vent avec le temps. On le juge beau 
         à l'automne de sa vie, mais quel sacrifice a-t-il dû accepter pour pousser ainsi ?

         Fabienne Verdier in Passagère du silence, Le Livre de Poche, 2008, p.9

    Les parents de Fabienne Verbier sont tous les deux peintres, Fabienne, leur aînée, naît à Paris en
    mars 1962.
    L'arrivée dans leur foyer de quatre autres enfants en quatre ans vient bouleverser leur vie.
    Ils divorcent en 1969. Elle vit dès lors avec sa mère, qui a dû cesser de travailler, et passe un
    week-end sur deux avec son père, devenu publiciste.
   

    La préface du livre de Daniel Abadie, intitulé Fabienne Verdier, la traversée des signes, nous vaut
    le passionnant curriculum vitæ, qui suit :

    À 16 ans, Fabienne Verdier décide de quitter l'école pour vivre avec son père en pleine nature dans
    une grande ferme abandonnée, face à la chaîne des Pyrénées. Passionnée de dessin, de littérature
    et de musique, elle désire consacrer sa vie à la peinture.
   
    Elle est admise à l'École des Beaux–Arts de Toulouse. Fascinée par tous les maîtres chinois,
    tel Hokusai, elle découvre des ouvrages de lettrés chinois à propos de la poésie et de la pensée
    philosophique et esthétique.

    L'atelier de calligraphie, qu'elle suit à l'université de Toulouse, éveille en elle un projet de voyage
    culturel en Chine, dans l'espoir d'y rencontrer de grands maîtres.
    La lecture dans l'œuvre de François Cheng, de Vide et plein et des poèmes chinois traduits par lui
    vient renforcer ce projet.
    En 1983, elle obtient son diplôme de fin d'études avec la mention très bien. Le Grand Prix de la
    Ville de Toulouse lui est attribué ainsi qu'une bourse d'études à Paris.
    Fabienne Verdier a commencé à apprendre le chinois par correspondance.
    Dominique Baudis, alors maire de Toulouse, lui propose de faire partie de la délégation qui
    l'accompagnera en Chine pour signer les actes officiels du jumelage de Toulouse avec la ville
    de Chongqing au Sichuan.

    De fil en aiguille, elle rejoindra, à 20 ans, l'Institut des Beaux–Arts de la province du Sichuan,
    située au centre-est de la Chine et placée sous le régime de Mao.
    Elle sera assistée, tout au long de ces années d'études, d'une interprète qui maîtrise
    parfaitement l'anglais.

  "Je suis venue étudier votre culture" dira-t-elle à ses professeurs chinois, une fois sur place.
    La réponse est: "Peins un arbre et on verra ton niveau"; devant son incapacité à répondre à leur
    demande, ils éclatent de rire et s'écrient: "D'accord, tu recommences à zéro."

    Pendant les cinq années qui suivront, elle devra se plier à toutes les exigences du règlement.
    À l'époque, on envoie les artistes "étudier auprès du peuple", mais démunie de
    toute possibilité d'échange personnel, il ne lui reste plus qu'à apprendre par cœur, chaque soir, son
    dictionnaire.
    L'accès aux légendes lui est cependant autorisé et c'est par ce biais qu'elle découvrira les
    gravures anciennes.

         J'avais un petit rouleau pour étaler l'encre et j'appliquais la feuille de papier chinois avec le dos
         d'une cuillère ou un caillou poli par l'eau du Yang-tseu . J'ai passé des soirées entières à
         exécuter ce travail qui me procurait un grand plaisir. Il me tirait du cafard qui, parfois, me
         saisissait.

         ibid p.49
     
       "Suis mon principe", insistait son maître : "Révéler l'élan, le dynamisme, les lignes de force.
        mais je ne veux pas d'une prouesse technique. Tu dois arriver à une complète maîtrise de
        l'encre pour  insuffler de la vie au trait."
        
      "Il voulait m'amener insensiblement de la technique à la pensée qui lui est sous-jacente" dit-elle
        de cet enseignement.

        ibid p.113

    Poésie et peinture sont intimement liées et restent indissociables dans la culture chinoise.
    Le vieux maître, que découvrira par la suite Fabienne Verdier pour la guider, disait :
       "Pars toujours d'une intuition poétique et essaie d'exprimer la substance des choses"; tel est le
       principe constant" disait-il.
       "Apprends les techniques mais dépasse-les. Il faut que tes traits sur le papier soient empreints
       de vie, qu'ils naissent d'eux-mêmes, surtout sans labeur ni relents livresques".
   
    Elle témoigne de ce long apprentissage dans un article paru dans le journal ELLE, en mai 2013 :

         Les lettrés chinois m'ont appris à me laisser pénétrer par la complexité des formes de la nature,
         qui se transforment dans votre cerveau en une banque de données extraordinaires. Et un
         jour, ces formes deviennent tellement présentes dans votre esprit qu'elles naissent d'elles-mêmes
         sur la toile. Lorsque je pose mon pinceau, il m'arrive de ne pas croire à ce qui s'est passé.
         Ce sont des petits miracles, des états de grâce qui sont rares.
        

    À propos de ces instants de grâce, elle écrit au dernier chapitre de Passagère du silence :

          Ce sentiment d'union avec l'univers et sa beauté, je tente de le transmettre par mes toiles. Pour
          beaucoup, il y a d'un coté le monde de l'art et, de l'autre, celui de la vie quotidienne; le monde
          idéal, mais artificiel, opposé à la dure réalité. Je voulais réaliser l'adéquation des deux. Ma
          peinture n'exprime pas la volonté de rivaliser avec d'anciens maîtres ni de m'imposer aux 
          autres, mais un désir de volupté, de béatitude, un refuge contre la tristesse, le plaisir procuré
          par les beaux paysages qui, depuis mon enfance, m'ont apporté les moments les plus intenses
          de joie et de paix. J'ai compris que l'extase, qu'elle se crie ou se taise, n'est pas un don du Ciel
          qu'on attend les bras croisés, mais qu'elle se conquiert, se façonne, et que l'intelligence y a
          aussi sa part.

          in Passagère du silence, Le Livre de poche, 2008, p.p.303/304

    Ce dont je peux pour ma part témoigner, c'est que, devant les toiles de Fabienne Verdier, 
    l'émotion qui vous étreint s'accompagne d'une musique intérieure, qui vous fait passer
    des larmes silencieuses à l'allégresse la plus profonde. Surprise et exaltation mêlées, il ne
    vous reste plus qu'à contempler...
   
    Aucune reproduction ne peut remplacer la rencontre avec l'œuvre, hélas! Cependant ne
    manquez pas, plus bas, les photos qui la montrent peignant, dans son atelier de Seine et Marne.
    Elle travaille, debout devant une immense toile posée au sol, avec un pinceau chinois géant
    pendu à la verticale qu'elle manie grâce à un savant système de poulies de son invention.
    Cette ample gestuelle exige une intense concentration et une présence à l'être intérieur
    qu'évoquent les techniques yogi.
    
    Fabienne Verdier nous partage aussi sa rencontre avec un vieux sage chinois dans un jardin
    de Pékin :

         "Un autre de mes plaisir à Pékin devint vite une habitude : j'allais me promener dans le Jardin
           impérial, Yuhuayan. Il existait là un arbre magique, un tronc de cyprès dressé comme une
           cathédrale datant, disait-on, de l'époque Ming ! À le contempler, il racontait notre 
           histoire. Souvent, on voyait un ancien méditer sur un banc, à coté de lui, comme s'il se
           chargeait, encore et encore, de ses énergies, du souffle vital qui émanait de la matière
           même de l'arbre. Formation bizarre, insolite, le vieux tronc noueux était façonné par les
           poussées telluriques, les vents, l'érosion et les caresses humaines de plusieurs siècles...
           On pouvait imaginer, à certains endroits, les mouvements d'une mer agitée de mille et une
           vagues poussées par la tempête. L'ancien paraissait, en quelque sorte, se nourrir de la
           longévité du cyprès. Il se recueillait comme devant un temple sacré, un microcosme
           révélateur de l'histoire de la matière.
               Un jour, nous nous retrouvâmes tous les deux sur le banc. En le contemplant, le chinois
           me dit tout bas : "Mademoiselle, on apprend à vivre, à vieillir avec ce que la nature nous
           a donné, comme à lui, à la naissance."
           Après un long silence, il reprit avec insistance : " Mademoiselle, il faut cultiver le
           principe de vie qui est en nous."
                Je n'ai plus revu le vieil homme. Mais j'ai souvent fait le pèlerinage pour saluer
           l'arbre en songeant à ses propos."

           ibid p.p. 277/278

    Ces mots viennent confirmer le sentiment que chacun de nous abrite en lui un arbre secret, qui
    lui transmet énergie, patience et ténacité, car comme lui nous sommes faits d'écorces successives,
    qui nous protègent et nous nourrissent sans jamais nous trahir.
 
Bibliographie:

  • Fabienne Verdier, Passagère du silence, Le livre de poche, 2005
  • Fabienne Verdier, La traversée des signes, par Daniel Abadie, 2014
Sur internet :