Port des Barques

Port des Barques

vendredi 27 avril 2018

Un jour un poème : Bertrand Degott


        

         C'est le soleil d'avril qui met
         des feuilles sur les branches

         des jonquilles partout

         un instant, deux mésanges
         dans le sorbier des oiseleurs

                         *
         on n'est pas égal
         devant le soleil


         – tandis que le frêne s'efforce d'être
         plus vert toujours et de plus en plus frêne

         on dirait que le hêtre
         par tant d'impatience étourdi, freine

                        *
        
         si peu d'espace que la vie t'accorde

         il suffisait pour héberger
         la lumière avec ton sourire

          – dans la combe creusée par ton départ
          je n'ai pas assez d'yeux pour suivre l'heure

          qui gravite et s'imprime
          comme au cadran solaire.



         Bertrand Degott, in Place de la Sorbonne, Revue n°2, © éditions du relief 2012, p.61

Bertrand Degott est un poète contemporain, né à Colmar en 1955, il a fait une carrière d'enseignant à Besançon, où il vit.

        sur internet:

vendredi 20 avril 2018

Érasme, la parole est à la Folie



Érasme, le "prince de l'humanisme", invité par un ami chanoine, séjourna de mai à octobre 1521 dans la maison gothique dite "d'Érasme", sise à Anderlecht, commune de Bruxelles, que j'ai eu le plaisir de visiter dernièrement. De cette visite, j'ai rapporté un livre, Éloge de la folie, dans une nouvelle traduction du latin et une présentation de Claude Barousse, paru dans la collection Babel, chez Actes Sud, en 2017.

Nombre de propos du maître, rédigés en 1509, débordent de finesse d'analyse et d'audace, et restent toujours d'actualité.

                                                                                         La parole est à la Folie

         I. –
       
             C'est, du reste, une vérité d'expérience : à peine le soleil montre-il son beau visage d'or à la
         terre, à peine, l'âpre hiver terminé, le printemps nouveau souffle-t-il ses brises câlines, que
         toute chose aussitôt reprend tournure nouvelle, nouvelle couleur, un air authentique de jeunesse.
         De même pour vous : sitôt que vous m'avez vue, un changement s'est opéré dans votre
         physionomie. Ainsi, ce que des orateurs d'ailleurs éminents ont du mal à obtenir avec un
         discours étendu longuement concocté – à savoir déloger de l'âme les soucis pesants –, moi,
         je n'ai qu'à paraître pour y parvenir séance tenante.

         in Éloge de la folie, Babel, Actes Sud,1994, p.p.21/22

Le philosophe nous invite dans ce livre à prêter oreille, sans rechigner, à une voix. Non "pas celle, évidemment réservée aux prédicateurs sacrés, mais celle que vous dressez volontiers aux discours des charlatans forains, des bouffons et des bateleurs, l'oreille même que notre cher Midas tendit jadis à la musique du dieu Pan."(...) C'est donc un éloge que vous allez entendre,non pas celui d'Hercule ou de Solon, mais mon éloge à moi, c'est -à- dire celui de la Folie."

Ce faisant, il précise : j' ai toujours éprouvé un plaisir extrême à tout dire comme ça me venait sur la langue. En définitive, j'emboite le pas d'un proverbe archi-connu, selon lequel "qui n'a personne pour le louer est en droit de le faire soi-même".

            V. –
        
         Chez moi, le fard est exclu. Il n'y a pas coté face un sentiment que je simule, et coté pile
         un autre que je retiens dans mon cœur. Je suis en tout lieu parfaitement semblable à moi-même,
         tant et si bien qu'il est impossible de me dissimuler, même pour ceux qui se targuent le plus du
         titre et du rôle de sage, et qui vont déambulant comme des singes sous la pourpre et des ânes
         sous une peau de lion.
         (...)
         in Érasme, Éloge de la folie, traduit du latin par Claude Barousse, Babel, Actes Sud, 2017, p.25

             XXXVI. – (...)

         Tandis que les sages possèdent ces deux langues dont fait état Euripide : l'une qui dit la vérité,
         l'autre ce qu'ils jugent adapté aux circonstances. Leur spécialité, c'est de changer le noir en
         blanc, de souffler tout uniquement le froid et le chaud, de séparer soigneusement la pensée
         enfouie dans leur cœur et la pensée travestie qui s'exprime dans leurs propos.
             Alors j'ai l'impression que les princes, au sein même de leur béatitude, sont des gens très
         malheureux : quelqu'un leur manque, qui leur parlerait le langage de la vérité, et que, s'ils fuient
         les sages, c'est justement par crainte d'en voir un – sait-on jamais ? – qui ait un peu plus de
         franc-parler et ose préférer le discours véridique au discours complaisant. C'est un fait, j'en
         conviens : la vérité n'est pas bien vue des rois. Et pourtant, avec mes fous, il se produit un
         phénomène étonnant : ils se font écouter avec plaisir quand ils disent la vérité, mieux encore,
         quand ils lancent ouvertement de sévères critiques, à telle enseigne que la même phrase, sortie
         de la bouche d'un sage, lui vaudrait la peine capitale, mais lancée par un bouffon, elle génère
         un plaisir incroyable. Oui, la vérité comporte en soi une certaine aptitude à causer du plaisir,
         si rien ne s'y joint de nature blessante ; mais ce pouvoir, les dieux l'ont réservé aux bouffons.
         Des motifs à peu près identiques font que les femmes ont un penchant si marqué pour ce type
         d'hommes : ne sont-elles pas naturellement portées vers le plaisir et le badinage ?  Cela étant,
         ils peuvent entreprendre avec elles un peu n'importe quoi, et même à l'occasion dépasser les
         bornes, elles ne veulent y voir qu'un jeu plaisant : on sait combien ce sexe est ingénieux, surtout
         quand il s'agit de camoufler ses fautes.

         ibid p.p.76/77

 C'est à dessein que je transcris cette vision d'Érasme de la gente féminine, assez proche de l'histoire d'Êve et d'Adam.
Je retiens avec une certaine fierté le terme de "sexe ingénieux", choisi par l'auteur pour parler des femmes. Les mieux loties d'entre elles ont dû s'en contenter, tandis qu'un très long usage de leur ingéniosité faisait des autres de parfaites expertes en travaux pénibles.

Par bonheur, la seconde forme de démence n'a rien à voir avec la précédente, précise l'auteur à la page suivante :

          XXXVIII. –  (...)

          Elle procède de moi, bien évidemment, et c'est un bien entre tous désirable. Elle apparaît
          toutes les fois qu'un délicieux égarement de l'esprit tout ensemble libère l'âme de ses angoisses
          torturantes, et fait qu'elle s'immerge dans la volonté protéiforme.

           ibid p.78

          XXXIX. – D'ailleurs, mon opinion à moi, la Folie, c'est que, pour tout un chacun, plus étendue
          est sa gamme de divagations, plus heureux il est, à condition toutefois de rester dans le type de
          démence qui est mon apanage, vaste domaine en vérité, à telle enseigne que je me demande   
          s'il est possible, parmi tous les hommes, d'en trouver un seul qui soit sage à toute heure et ne
          soit pas sujet à quelque forme de démence. À vrai dire, toute la différence se ramène à ceci :
          l'homme qui prend une citrouille pour une femme, on lui colle le nom de dément, parce que ce
          cas est rarissime ; en revanche, si un mari partage sa femme avec beaucoup d'autres, jure ses
          grands dieux qu'elle est une super-Pénélope et s'en félicite avec emphase, dans son égarement
          bienheureux, personne ne le traite de dément, pour la bonne raison que cette mésaventure est
          maintenant le lot de beaucoup de maris.

          ibid p.79

Un mot grec revient à plusieurs reprises dans ce livre, celui de Philautie, il exprimait au XVème siècle la présomption et le fol amour de soi-même. Plus récemment, le philosophe Jankélévitch l'utilisait pour "railler l'aventurier, le touriste en mal de sensations fortes et le colon plein de bonnes intentions".

Érasme manie l'ironie tout au long de ce livre, faisant fi de la censure et de l'église, fustigeant évêques, cardinaux et pontifes plus empreints à une charité toute personnelle. Il leur conseille de philosopher sur leurs ornements, richesses et sur le faste et la volupté de leur quotidien, mais également sur leur promptitude à condamner, à croire que le Christ est mort et ne peut plus
défendre les siens à sa manière.

La Folie, à qui Érasme prête la parole, se livre à une analyse au vitriol de la société de l'époque :

           LX. –
           (...)
               Mais il y a un point commun aux prêtres et aux laïcs: tous veillent à la récolte financière;
           là, personne n'ignore ses droits. Pour le reste, quand se présente un fardeau, ils le rejettent
           prudemment sur les épaules d'autrui et se le passent de main en main comme une balle.
           Ainsi vont les choses : les princes laïcs délèguent à des ministres la charge d'administrer le
           royaume, et le ministre, à son tour, la repasse à un sous-fifre ; quant à la piété, ces grands
           modestes en laissent le soin aux gens du peuple. Mais les gens du peuple renvoient la balle
           aux gens d'Église, comme ils disent : à croire qu'ils n'ont eux-mêmes aucune attache avec
           l'Église et que les engagements du baptême sont restés lettre morte ! Et ça continue : les
           prêtres, qui se disent "séculiers", comme s'ils s'étaient voués au siècle et non au Christ,
           repassent le boulet aux réguliers, qui le refilent aux moines ; les moines relâchés le fourguent
           aux moines de stricte observance, tous en chœur s'en remettent aux mendiants, et les
           mendiants aux chartreux, les seuls chez qui la pitié se terre, si bien cachée, d'ailleurs, qu'on
           ne peut l'entrevoir que de façon exceptionnelle. Pareillement, les papes, qui investissent si fort
           dans la moisson de l'argent, balancent les tâches un peu trop apostoliques aux évêques, les
           évêques aux curés, les curés aux vicaires, les vicaires aux frères mendiants. Et ceux-ci,
           bouclant la boucle, renvoient le soin des ouailles à ceux qui savent les tondre.
              Mais il n'entre pas dans mon propos d'éplucher la vie des pontifes et des prêtres. Je ne veux
           pas avoir l'air d'ourdir une satire au lieu de réciter un éloge, et il ne faut pas qu'on s'imagine
           qu'en louant les mauvais princes je porte des coups aux bons. Si j'ai effleuré ces questions,
           c'est pour faire voir comme une évidence qu'aucun mortel ne peut vivre agréablement s'il n'est
           pas initié à mon culte et bénéficiaire de ma faveur.

           ibid p.p; 142/143

Une telle diatribe aurait pu être fatale à son auteur, s'il n'avait prétendu qu'il ne s'agissait uniquement que "de la voix de la folie"! Ce n'est pas moi qui parle, ce sont les personnages" disait Érasme pour sa défense.

Il écrira par la suite :

           « Pour commencer, je dois reconnaître que je regrette presque la publication de mon
           Éloge de la Folie. Si ce livre a contribué à ma réussite ou éventuellement à ma notoriété,
           le succès ne m’intéresse pas s’il s’accompagne d’hostilité (…) Qui sont donc ces critiques
          bornés ? (…)Comment peuvent-ils être si incroyablement susceptibles qu’ils s’offusquent
          d’un livre humoristique et privent par la même occasion son auteur de la bienveillance
          déployée à mesure qu’il travaille d’arrache-pied des nuits durant ?(…) Pourquoi refusent-ils
          de concéder à mon livre le même privilège que le commun des mortels accorde aux farces
          vulgaires que l’on connaît bien. Pourtant que de boue lancée sans inhibition sur les rois, les
          prêtres, les moines et les époux, mais qui y échappe ?"

Ces pages, ont heureusement traversé les siècles en conservant toute leur ironie et leur véhémence.

À propos des poètes, il eut ces mots aigres-doux, qui nous tiendront lieu d'hommage et de conclusion :

              L. – La dette des poètes envers moi est moins importante, même si, de leur propre aveu,
           ils font partie de mon obédience : ne sont-ils pas, comme dit le proverbe, une race d'hommes
           libres, dont l'unique ambition est de charmer l'oreille des fous, et cela avec de pures bagatelles
           et des fables qui prêtent à rire. Et dire que, pourtant – la chose est admirable ! – ils se fondent
           là-dessus pour se promettre l'immortalité, une vie pareille à celle des dieux, et qui plus est la
           garantir à d'autres. Philautia l'Amour-propre et Kolakia la Flatterie sont particulièrement
           proches du clan des poètes. Aucune catégorie de mortels ne m'honore avec plus de simplicité
           et de constance.

           ibid p.104/105


Bibliographie:

  • Érasme, Éloge de la folie, nouvelle traduction du latin et présentation de Claude Barousse, Babel, Actes Sud, 2017
sur internet :
  • un article passionnant sur l'auteur :
http://www.erasmushouse.museum/Files/media/ServicePedagogique/DossierPedagogique/Erasme_Dossier_Pedagogique_2015_FR_WEB.pdf
          
         




 


 
  

 
  
          



 






 
 

 

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vendredi 13 avril 2018

Claude Albarède écrire dans la pierre un peu plus d'émotion



         Avançons-nous
         sans rien forcer
         vers les reflets
         d'un peu de pluie
         entre deux pierres

         D'un brin de sève
         dans une écorce

          Avançons-nous
          vers ces lieux calmes
          qui nous promettent
          reconnaissance

          Nous qui ne sommes
          qu'armés d'absence
          et de ruptures.

          in Le dehors intime, L'herbe qui tremble, 2016, p.22

Le 19 janvier 2018, le poète, convié par Catherine Jarret responsable de l'association  Le territoire du poème, lisait ses poèmes dans la salle du premier étage de la brasserie Le François Coppée, au n°1 bd du Montparnasse, à Paris.

Claude Albarède, naît à Sète en 1937. La ville est bombardée dans les années 40.
Réfugié chez ses grands parents, au nord de la Lozère, il explorera la garrigue avec sa grand mère "aux confins du Larzac, sur la terre de ses ancêtres, ouvriers tisserands, écorcheurs de chênes et petits viticulteurs", nous précise la quatrième de couverture de son dernier recueil, Le dehors intime, publié par L'herbe qui tremble, en 2016.

Au fil de ce livre, il décrit longuement la Lozère. Je me souviens, pour l'avoir arpentée, que cette nature âpre et sauvage, est sillonnée d'anciennes voies romaines, où les roues des chars ont gravé dans la pierre la trace de leurs sillons.

                Aux limites du sentier, dans l'arrière-pays, lieu de rocaille et de lozère, l'éternité n'est pas 
           loin. Les quelques pousses, qui ont percé la roche, les touffes sèches qui, sous le vent,
           arrachent au clapier des bruits de bêtes, entretiennent un feu en sommeil, toujours vivace
           parmi la mort...Nous, qui depuis l'aurore, jetés dans les espaces, n'avons rien conservé de
           ces bains de lumière, sinon la sueur rêche et le désir, que n'arrêterons-nous notre marche
           parmi ces pierres encloses en leur patience, rempart d'éternité ?

           in Un chaos praticable, L'herbe qui tremble, 2011, p.52

Ailleurs, il évoque les villages endormis dans la chaleur de l'été :

           Les platanes fous dans le village
           avec cette chaleur
           découpée au couteau

           Ils en gardent l'écorce
           des chevaux desséchés
           qui face au vent de terre
           retournent leurs naseaux.

           in Résurgences, Éditions folle Avoine, 2008, p.11

           Les soirs de canicule
           on s'assoit sous l'horloge
           pour écouter le cœur
           estimer le désir.

           Une hirondelle passe
           avec sa lettre noire
           à glisser sous la porte.

           Une femme tricote
           l'angora qui déjà
           hiberne à ses genoux.

           ibid p.18

Le poète, avec une économie de mots, nous décrit de façon émouvante la vie quotidienne, vécue sous la menace d'un  inexorable dépeuplement.

           Tout se décloue
           le vent
           même emporte les ombres
           dans le village mort.

           Et le soleil
           sur le chemin
           s'abandonne aux rôdeurs.

           Les mêmes lois du vide
           consacrées aux maraudes
           écartèlent la rouille
           à la croix du donjon.

           in Résurgences, Éditions Folle Avoine, 2008, p.22

           Les nuits
           incrustées dans les murs
           ne font pas oublier
           les herbes d'impatience
           qui boivent le soleil.

           Ces herbes aux doigts brûlés
           comme cette écriture
           qu'à chaque nuit les murs
           émiettent sur terre.

           ibid p.38

 "J'écris en donnant l'impression de me remémorer des images, mais je les invente. Le Larzac, c'est mon assise aride : pierre, air, chaos, oiseau, eau, feu, terre, maison, ruine..." Je me bats pour écrire, il faut que ça m'accroche, me blesse, et me fasse mal. "Le poème doit laisser une empreinte", précise le poète.
Il rédige, entre 2007 et 2010, "Un chaos praticable", recueil en prose "contre ce qui remonte des colères enfouies":

              Paysage de ruines où le soleil soudain ouvre la main pour travailler dans l'oubli. Nous
         prenons part au silence devant ces pierres arrêtées sur le gouffre. Nous méditons devant
         les traces qui dans les rocs descendent vers l'abîme. Risques et ronces n'y peuvent rien,
         l'abrupt reflète ce qui demeure, cette mémoire de pauvreté qui nous racine devant le vide.

         in Un chaos praticable, L'herbe qui tremble 2011, p.49

Ce chaos inévitable, il choisit d'en faire son chemin : "si l'on se plie aux risques, tout chemin trace l'homme, toute aventure le tient pour dit, et si l'on y consent, si l'on accepte le dur trajet, tout paysage invente  son poème."

               À la longue on verra, dans l'interstice des rocs, naître une fleur, une offre aromatique après
         l'orage de la nuit. Pas de message, mais un présage : la vie émane de la terre, et même de la plus
         aride, la plus rebelle. Celle qui longtemps lutta, battit son dur jardin pour l'imprégner d'émotion.
         Blessure ouverte aux racines qui feront toujours exister l'intuition du fruit.

         ibid p.44

"Écrire dans la pierre un peu plus d'émotion" s'impose encore à l'auteur dans son recueil  intitulé Ajour, qui reprend un des titres du poète André du Bouchet.

Selon Claude Albarède, "la poésie si confuse de loin et de près si troublante devrait laisser chez le lecteur une empreinte palpable, qui aurait " la pesée d'un rêve qui s'en va". Défi tenu, selon moi.

         Le don

         Une pierre est frôlée
         un brin d'herbe frisonne
         une aile passe
         et caresse le vent

         Tout se retient et se donne
         dans le chemin
         imprenable du monde

         Comme cette pensée
         qui vole autour des hommes
         ce souvenir
         où le temps recommence
         et cet amour
         plus court chemin ensemble
         de la terre au soleil.

         in La dépensée, éditions L'arbre à paroles, 2009, p.33



Bibliographie :
  • Résurgences, éditions Folle Avoine 2008
  • La dépensée, éditions L'arbre à paroles, 2009
  • Un chaos praticable, éditions L'herbe qui tremble, 2011
  • Le dehors intime, éditions L'herbe qui tremble, 2016
sur internet :