Seul, 5 (23.09.06)
à l'écoute du corps
dans l'après-midi bleu
rien que cela
un peu plus fin
on entendrait presque
la mesure du cœur
battre
comme une pendule
à l'écart
avec peu de mots dans la valise
le strict nécessaire
aimanter autour
ne pas brusquer
laisser venir les choses
lentement
le temps passe
à la verticale
on est là
autant que la bouteille
le livre fermé
le cendrier
la table
tout vibre
très peu
d'exister
on rejoint
dans cette pièce
à ce moment
sans murs
ni attente ni regret
détaché dénoué délié
une sorte d'erre de vie
de marge ouverte
où rien n'arrive
pas mort
les sens continuent
à minima
disent présentes
les choses la toile cirée
le briquet le journal
pas de guitare
mais le corps parmi là avec
sans bouger davantage
le temps comme fixe
pourtant
la lumière baisse
cela ne nous regarde pas
quand il n'y a ni soi
ni les autres
on est au calme
ce n'est pas rêve
simplement être là
comme l'évier
sans chercher
plus loin
le dehors n'emplit pas
on ne le remplit pas
non plus
chacun reste en place
sans bruit
quelqu'un descend l'escalier
in Peau éditions Tarabuste 2008, p.95 à 99
Photo de Roselyne Fritel prise au Festival de Poésie de Sète 2015
sur internet:
- http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/emaz/emaz.html
- http://www.printempsdespoetes.com/index.php?url=poetheque/poetes_fiche.php&cle=143
- un article de Jacques Décréau sur La Pierre et le sel: Antoine Emaz, une poésie de peu.http://pierresel.typepad.fr/la-pierre-et-le-sel/2012/06/antoine-%C3%A9maz-une-po%C3%A9sie-de-peu.html
- un article de Jean Gédéon sur La pierre et le sel: http://pierresel.typepad.fr/la-pierre-et-le-sel/2011/09/antoine-emaz-un-po%C3%A8te-lucide.html
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