Il y a contre la porte des granges
de grandes silhouettes évanouies
Elles sont bleues et transparentes
Elles ont une odeur de genévrier
Elles sont allées sur les chemins
et ont mâchonné bien des aubes
bu à bien des brouillards
poignardé les soleils rouges
Aujourd'hui le bois des portes se fragmente
Racle la pierre
et l'on tire de longues échardes
pour traverser les ultimes blancheurs
*
Il faut prendre une gorgée
de vent au sortir de la nuit
et d'arc-en-ciel près d'un grand fleuve
fermer les yeux et empoigner la main des arbres
recommencer jusqu'à la vendange
ne pas laisser en repos la mémoire
forcer peut-être la magie
C'est ainsi que tout se reconstruit
Cet extrait d'un poème de Michel Cosem, paru dans la revue Autre Sud n°34, en septembre 2006, à la page 64 accompagne la photo de Bernard Descamps, ci-dessous. L'une et l'autre accordés aux lumières tamisées de décembre.
Michel Cosem est l'auteur de romans et de livres pour la jeunesse mais il est également poète et vit dans la région de Toulouse. Il est le responsable de la revue Encres Vives.
Bernard Descamps est photographe, spécialiste du noir et blanc et de l'argentique. Il exposait à Paris, durant le mois de novembre dans le cadre du Mois de la photo, de magnifiques images d'une grande sensibilité.
Photo de Bernard Descamps
http://www.recoursaupoeme.fr/po%C3%A8tes/michel-cosem
http://www.filigranes.com/artiste/descamps-bernard/
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