Port des Barques
vendredi 29 mai 2015
Un poème d'André Laude, en guise de sang
Je suis ce sang
qui souvent se love
en véhémences colorées
je suis ce sang
qui bouleverse
les plans d'états-majors
bouscule les lampes
se faufile dans les veines
des prisonniers
et murmure l'espoir
je suis ce sang
sans âge sans répit
tournoyant dans les soleils
et les lunes
des paroles urgentes
je suis ce sang
en forme de poignard
en forme d'éclat d'aube
en forme de chanson
qu'on ramasse dans les rues
comme un témoignage
d'un bonheur perdu
d'une félicité possible
je suis ce sang
qui n'arrive jamais
en retard
au rendez-vous
femme bourreau merveille
ombre
je suis ce sang
qui cogne à la vitre
et demande asile
qui supplie une chair
au coin de la nuit
je suis ce sang
qui fracasse les chaînes
qui enfouit
le miel
dans les blessures
je suis ce sang
en forme de revendication
en forme de couteau
en forme
d'azur et de neige pure
je suis ce sang
qui inlassablement
tinte dans les ruelles
du sommeil
pour réveiller ceux qui font
la sieste des consciences
je suis ce sang
la branche fleurie
qui relie
l'oiseau à l'espace
Poème d'André Laude, in Œuvre poétique, Éditions de la Différence, 2008, p. 451/452
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