Il faut beaucoup de pluie pour faire un printemps,
beaucoup de chants d'oiseaux à travers la pluie
et de grands arcs-en-ciel au-dessus des arbres
entre souvenirs et renouveau.
Béatrice Marchal in Résolution des rêves, L'herbe qui tremble, 2016, p.20
Bourgeon qui grossit s'allonge et
crève sur un nombre de feuilles
qu'on avait pas imaginé,
sans compter, parmi leur plissé, la grappe
charnue d'une fleur au vert presque jaune,
bourgeon qui s'efface et se nie
sur l'œuvre qu'il a mise au jour
où elle s'épanouit en liberté,
bourgeon qui bientôt se reforme
et traverse, confiant, le long hiver,
bourgeon où bat la sève comme dans
un cœur, inlassable, le sang.
ibid p.22
Je me suis longuement attendue,
dans la hâte d'être
celle qui saurait ouvrir
tout grands à la vie
ses bras libérés des peurs
ibid p.31
Le camélia aux boutons entrouverts
fleurira cette année pour la première fois
vainqueur du froid et des repliements
ibid p.32
Dans le miracle de l'inespéré
mesure quel excès
en toi rendait l'évènement
désirable autant qu'impossible
Tout à présent est simple et calme
Seuls nos yeux plus brillants
nos mains un peu tremblantes
Il reste à vivre
ibid p.43
Le plus naturellement du monde les mots de Béatrice Marchal, tirés de son dernier livre, Résolution des rêves, paru en avril 2016, chez L'Herbe qui tremble, s'accordent à l'évènement qu'est l'éclatement d'un printemps et illustrent à merveille les photos de ce printemps 2017.
Pour moi, née sous les tropiques, la saison tient chaque fois du miracle et, comme l'écrit le poète, appelle à vivre toujours plus intensément.
Béatrice Marchal écrit et vit à Paris mais se ressource régulièrement dans les Vosges, où elle est née. Présidente du Cercle Aliénor, elle collabore à plusieurs revues poétiques.
En janvier 2016, Le Temps Bleu lui a consacré une page, consultable grâce à ce lien :
Bibliographie:
- Résolution des rêves, L'herbe qui tremble, 2016
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire