On aurait dit un jour de nuit, un temps sans raison où dans la pensée vide l'éternel s'entend.
Alors, on appelle le songe, quelque imagine insolite, des lettres en déroute, ou bien on va
dehors, on va jouer à vivre.
Puis le retour, chez soi à table, le soleil dans les mains.
L'autre rive s'imagine, on voit tous les demains du monde.
A l'horizon se tire un large trait pour que les longues heures là soient à l'abri certaines.
On reste tout dedans, glissant fous sur ce laps de temps.
L'enfance joue longtemps et ce jour d'aujourd'hui en livre ses éclats.
in Autour du temps, anthologie de poètes québécois contemporains, éditions du Noroît, p.64,
paru en 18/11/1999.
Si tu veux vivre longtemps
invoque
chauve-souris ou tortue
jamais l'aigle
encore moins le hibou
Vise l'ombre et le lent
comme une éternité.
p.66
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