Partout vont les routes,
Dans la forêt, les déserts,
Tôt et tard.
Les hommes les empruntent
Les chariots aussi
Tôt et tard.
Les pieds des voyageurs
Piétinent le sable et l'argile,
Le silex et la boue...
Qui est pauvre au gré du vent ?
Chacun sur la grande route -
Est un prince travesti !
Les haillons se déchirent
Partout où le ciel est bleu,
Où le Seigneur est juge.
Tant pis! Baise ma bouche,
Puisque Dieu ne t'a pas épargné
De moi, mon amour.
Sur la même route
Un chariot nous traînera tous --
Tôt ou tard.
5 avril 1916
Marina Tsvétaïéva, in Le ciel brûle, nrf, Poésie / Gallimard, octobre 1990, p.60/61
Je vous convie à lire également le très bel article rédigé par Jacques Décréeau à propos de la poétesse, paru en 2011, sous le titre Marina Tsvétaïéva, L'oiseau- Phénix, paru sur La Pierre et le sel.
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