Seul le chemin sait où il va
Eau pâle de mon adolescence
j'entends la corne de brume
dans les lointains de la mémoire
et avec elle la nostalgie qui revient
déployant les souvenirs au rythme des flots
flux et reflux d'une jeunesse ardente
vers le large quelques frissons d'argent
et dans le port glauque
le roulis alangui des bateaux de pêche
demain ces grands fauves de bois et de métal
bondiront de nouveau sur la houle
en emportant sur leur dos les marins
ivres d'écume et de vagues rugissantes
mais les mots exagèrent on le sait bien
la réalité n'était pas si idyllique
la fatigue et la sueur étaient leur quotidien
certains n'en revinrent jamais
ils ont leur calvaire en haut de la falaise
où les nuits de grand vent l'on croit entendre
venant du large
l'appel de détresse des naufragés
avalés par les trous béants de la mer
in Le vent effacera mes traces, Alain Roussel, paru chez Arfuyen, mai 2023, p.77
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire