" Le poète achève son parcours comme il l'a commencé.
Quand le philosophe ne fait que tout ordonner, que tout poser, le poète défait tous les liens.
Ses mots ne sont pas des signes généraux - ce sont des sons, des paroles magiques, qui font
bouger autour d'eux de beaux groupes.
Comme les vêtements des saints conservent encore des forces miraculeuses,
certains mots sont sanctifiés par quelque merveilleux souvenir et devenus à eux seuls un poème.
Pour le poète le langage n'est jamais trop pauvre, mais toujours trop général.
Il a souvent besoin de mots qui ne cessent de revenir, de mots dépréciés par l'usage courant.
Son monde est simple, comme son instrument - mais tout aussi inépuisable en mélodies.
La poésie est le grand art de construction de la santé transcendantale. Le poète est donc le
médecin transcendantal.
La poésie agit selon son bon plaisir avec la douleur et l'envie - le plaisir et le dégoût - l'erreur
et la vérité - la santé et la maladie- elle mêle tout en vue du but suprême :
l'élévation de l'homme
par-dessus lui-même.
La poésie dissout un être étranger en être propre."
in Le Monde romantique, Novalis ,"Plus c'est poétique, plus c'est vrai", p.33, 2020, SIS
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