C'est moi le bouquin, oui c'est moi
Je vais jouer sur la berge
Dans les taillis verts me nourris.
C'est moi le bouquin, oui c'est moi
Mais ce type, de quoi souffre-t-il ?
Il n'a pas un seul poil, voilà.
C'est moi le bouquin, oui c'est moi
Au sommet des monts je gambade
De bruyère rouge me nourris.
C'est moi le bouquin, oui c'est moi
Et ce type, qui lorgne une gonzesse?
Il en rougit, ça se voit.
C'est moi le bouquin, oui c'est moi
Je regarde droit devant moi
On ne perd pas ma trace dans la nuit.
C'est moi le bouquin, oui c'est moi
Et ce pauvre type, avec ses guenilles ?
Et les poux qu'il a récoltés - une vraie vermine.
C'est moi le bouquin, oui c'est moi
J'ai les dents saillantes
Un bouquin ne dépérit pas.
C'est moi le BOUQUIN, oui c'est moi
Et ce pauvre fou, là-bas ?
Ne retrouve pas son chemin - ne s'y retrouvera pas.
C'est moi le bouquin, oui c'est moi
J'ai mon sentier dans les bois
J'ai ma nature bien à moi.
C'est moi le bouquin, oui c'est moi
Et ce pauvre fou, de quoi souffre-t-il ?
Son cerveau ne le laisse pas tranquille.
C'est moi le bouquin, oui c'est moi
Je vis dans la vaste plaine
Là se trouve mon enclos.
C'est moi le bouquin, je l'ai dit
Et ce feignant, quel est son problème ?
Il s'est couché du mauvais coté, voilà.
C'est moi le bouquin
Je vis dans les fourrés, oui
Et dans le sentier par là-bas.
C'est moi le bouquin, je l'ai dit
Les femmes qui ne se lèvent pas le matin
Je les vois par le trou de la cheminée.
C'est moi le bouquin, je l'ai dit
Je connais tous les feignants
Qui vont faire un petit somme, le long de la haie.
C' est moi le bouquin
Les femmes n'aiment pas leurs maris ?
Vu la tronche de leurs vaches, cela ne me surprend pas.
in Les Techniciens du sacré, Anthologie de Jérome Rorthenberg, version française établie
par Yves di Manno, José Cordi, 2007.
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