Mitla
Les femmes
marchent le coeur à nu comme leurs pieds
Certaines portent sur la tête
un panier rempli de regards
qu'elles vendent à ceux qui passent
Combien d'épines y a-t-il sous leurs yeux?
De quoi parlent-elles en leur langue
que seuls perçoivent les cactus les fleurs la boue
Elles élèvent leurs enfants comme des larves.
Seront-ils un jour papillons de jade?
Avec leurs larmes d'obsidienne qu'elles enfilent
elles font des colliers et des bracelets de douleur
Et les plus vieilles tissent
avec les grecques de leur peau
les toiles du silence
Quelle divinité invoque leur courage?
Toutes chaque jour avalent la nuit.
Gabriela Balderas, (Saisons du vent, 1993) p.197) in Poètes de Chiapas, édition bilingue,
traduction de Claude Couffon, éditions Caractères, 2009.
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