Combien les heures de la matinée
étaient longues, rêveuses et denses. Et combien brève
la matinée.
Un fleuve de soleil traverse encore la prairie sans fin.
Les deux fenêtres au sommet du coteau,
éclairées,
pour vivre tout à fait
attendent la nuit.
Gérard Bayo, Neige suivi de Vivante étoile , p.144, paru chez L'herbe qui tremble
***
Roscoff
à claire-voie la mer
devrait suffire
sous l'estacade et l'île
aux asphodèles.
à claire voie la mer
et son silence
à tout devrait suffire.
De notre
désir éperdu, ne dit rien.
Ignore
jusqu'aux images de l'infini, jusqu'aux marges du jour,
et dans l'amour fait silence.
p.160
Bretagne
à Luc
Toi, tu dors dans l'ossuaire
de l'enclos paroissial
par des nuits sans étoiles.
Derrière la porte de Trémalo
Gauguin appelle.
ibid, p.157
Gérard Bayo est né à Bordeaux en 1936. Poète, essayiste, il a publié une vingtaine de recueils de poèmes
dont la Langue des signes ainsi qu'Un printemps difficile, Anthologie poétique aux éditions L'herbe qui tremble, ainsi que des essais sur l'oeuvre d'Arthur Rimbaud.
Traduit en plusieurs langues européennes, il a lui-même traduit du poète et romancier roumain, Horia Badescu, Le vol de de l'oie sauvage paru chez Gallimard.
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