L'île
est une mer
toujours dans l'alternance
des marées
elle laisse les gens
venir et s'en aller
et quand ils embarquent
elle enseigne aux habitants
à monter sur les vagues
les maisons se construisent
sur le sable
pour chaque nouveau-né
un dauphin
nage dans la chambre
p.34, in Une brèche dans l'eau, Eva-Maria Berg, aux éditions Pourquoi viens-tu si tard
ainsi se fraye
la lumière
une brèche
dans l'eau
et pourtant
elle ne tombe pas
sur tous les
disparus
dans les océans
du monde
ibid p.59
Pour donner signe de vie à tout ce qui survit et nous interpelle dans l'ombre, le poète ajoute :
ça continue
ici l'eau
bouge
aussi dans la baie
les lignes brillent
les yeux changeants
en prennent leur lumière
comme si la nuit
restait à quai
ibid p.65
la lumière blanche
s'inscrit
dans la mémoire
et sèche le sang
tu arrives trop tard
mais tu ne sais pas
si tu aurais trouvé
le courage
de résister
à la violence
ton stylo tremble
toujours et
des yeux reposent
sur toi comme
si tu pouvais
nommer les noms
ibid p.83
L'auteure célébrait par ces mots tous les disparus des océans.
Par les temps qui courent, je voudrais élargir cet hommage au corps médical et à ceux et celles, qui luttent encore dans tous les hôpitaux du monde, contre un virus coriace .
Pour en savoir davantage sur l'auteur, ne manquez pas les deux articles, précédemment rédigés sur Le Temps bleu, et accessibles sur internet, grâce à leurs titres
. Eva-Maria Berg, avant que le crayon ne s'émousse, 4 mai 2018
. Eva-Maria Berg, bien plus qu'un souvenir, 1 sept 2019
Bibliographie:
Une brèche dans l'eau, Eva-Maria Berg, aux éditions Pourquoi viens-tu si tard ? 2010- 2017
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